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SAVOIE.

Savoie fut érigé en duché par l’empereur Sigismond (1416).

Néanmoins les princes de Savoie restèrent pour la plupart dévoués à la France et combattirent avec nos rois contre les Anglais. Ils les suivirent dans leurs expéditions en Italie, et plusieurs fois des mariages avaient scellé leur union avec la Maison de France. Louise de Savoie, on le sait, fut la mère de François Ier. Toutefois les princes de la Maison de Savoie commencent à louvoyer entre la Maison d’Autriche et la Maison de France, ne cherchant qu’à faire payer cher aux deux adversaires, tantôt leur alliance, tantôt leur défection. Charles III s’allie avec Charles-Quint, et François Ier envahit la Savoie (1534-1536). Le fils de Charles III, Emmanuel-Philibert, réduit au simple rôle d’un lieutenant de Charles-Quint, puis de Philippe II, combat alors les Français avec acharnement, et c’est lui qui gagne avec les troupes espagnoles la bataille de Saint-Quentin (1557). La paix du Cateau-Cambrésis (1559) lui rendit ses états, et Henri II, pour le regagner, lui accorda la main de sa sœur, Marguerite de France. Emmanuel-Philibert transféra à Turin le siège de ses états.

Les princes de Savoie se mêlèrent aux troubles de la Ligue, mais ils furent obligés de céder à Henri IV le pays de Gex, le Valromey et le Bugey (traité de Lyon, 1601). Henri IV, avec Sully et Crillon, avait pris Charbonnières, puis Montmélian, et imposé à presque toute la Savoie sa domination, que Richelieu maintint sous Louis XIII.

La paix de Ratisbonne rendit, en 1630, ses états à Victor-Amédée Ier, mais sous la condition que les princes de Savoie rentreraient dans l’alliance française. Ils ne la rejetèrent que sous Louis XIV, quand la politique violente du grand roi souleva contre lui l’Europe et amena la formation de la Ligue d’Augsbourg. Le duc de Savoie, Victor-Amédée II, envahit le Dauphiné en 1692, mais il fut repoussé, et les victoires des Français en Italie, à Staffarde et à la Marsaille, le ramenèrent à Louis XIV. Il l’abandonna encore une fois pendant la guerre de la succession d’Espagne et recueillit plus d’avantages qu’il n’avait osé en espérer. Au traité d’Utrecht, la