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le robinson suisse.

n’était pas dans sa tanière ; tout étant resté tranquille, Jack entra et découvrit bientôt dans un coin le nid des petits chacals ; les chiens, qui l’avaient suivi, se jetèrent dessus avant qu’il eût pu les enlever et les dévorèrent, à l’exception d’un seul, qu’il prit dans ses bras et m’apporta. Ce petit chacal pouvait avoir une quinzaine de jours ; ses yeux n’étaient point encore ouverts. Jack m’ayant demandé à le garder, j’y consentis d’autant plus volontiers que je désirais voir si les bons traitements et l’éducation adouciraient cet animal naturellement féroce.

Jack, sautant de joie, couvrit de baisers et de caresses son petit renard doré.

Nous aperçûmes, un peu plus loin, deux palmiers d’espèces différentes et tous deux fort remarquables ; l’un, de dix à douze pieds de haut, avec des feuilles garnies d’épines pointues et un fruit de la forme d’un concombre ; l’autre, encore plus petit et en fleur ; je crus reconnaître, dans le premier, l’aiguille d’Adam ; dans le second, le palmier nain ou cocana.

Nous arrivâmes enfin auprès de la cabane de Bumehausen à la tombée de la nuit ; et notre butin nous valut bien des louanges : on trouva le veau noir fort beau, le renard jaune très-joli, et Jack raconta longuement et d’un ton solennel notre combat avec les buffles et la mort du chacal. Au milieu de mille questions qui lui étaient adressées, j’eus bien de la peine à m’informer de ce qu’on avait fait pendant mon absence. Le lecteur pourra voir au chapitre suivant que ma femme et ses fils n’avaient point perdu leur temps.