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Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/157

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le robinson suisse.

fritz. — Enter les arbres, est-ce la même chose que les greffer ?

moi. — Enter, c’est faire l’opération dont je viens de vous parler. On appelle greffe cette branche prise à un arbre fécond et cultivé, et que l’on insère dans l’arbre sauvage et improductif. Il y a différentes manières de greffer : en fente, en écusson, en œillet ; les uns préfèrent à une branche un bouton non développé.

jack. — Pourrais-je enter des pommes et des poires sur des pins et sur des chênes ?

moi. — Non, mon fils ; il faut choisir des arbres de même espèce : ainsi un pommier, un poirier et un cognassier, s’entent très-bien les uns sur les autres, parce que leur bois et leur semence se ressemblent ; il en est de même du cerisier, du prunier, du pêcher, de l’amandier.

fritz. — Vous avez appelé l’arbre sauvage improductif : cependant les arbres de notre île, les cocotiers, les goyaviers, produisent de bons fruits sans avoir été entés par personne, j’imagine ; car il ne se trouve pas de jardinier dans cette île.

moi. — Ta remarque est très-juste ; mais sache que je n’ai voulu parler que des arbres fruitiers de l’Europe, qui, presque tous, ont besoin d’être améliorés par la culture et la greffe.

fritz. — Et d’où a-t-on tiré toutes ces belles greffes au commencement ?

jack. — Plaisante question ! des pays où elles se trouvaient.

ernest. — Belle réponse ! et quels sont ces pays, monsieur Jack ?

jack. — Le paradis terrestre, où il y avait des arbres à fruits de toutes sortes.

moi. — Si tu avais lu la sainte Bible avec plus d’attention, Jack, tu te souviendrais qu’Adam, chassé du paradis terrestre, n’y put jamais rentrer pour prendre des semences