CHAPITRE XVII
Il s’agissait de rendre notre grotte habitable. Je commençai par arranger l’entrée, par percer des fenêtres sur la façade. Comme nous ne devions plus séjourner que l’été dans notre arbre, j’en enlevai la porte et les fenêtres et les adaptai à notre nouvelle demeure. Voici quelle en fut la disposition intérieure : d’un côté la cuisine, les écuries et la chambre de travail ; de l’autre, la chambre à coucher de ma femme, celle des enfants et la salle à manger ; à l’entrée, nous avions ménagé un assez grand espace pour servir de remise à notre charrette et à notre traîneau. Je conservai, autant que possible, les magnifiques cristaux de sel de la voûte ; cependant je dus abattre ceux de l’écurie, de peur que les bestiaux, naturellement très-avides de sel, n’en mangeassent jusqu’à se faire mal ; les colonnes et les gros blocs furent transportés dans notre plus grande salle. Toutes les pièces dont je viens de parler étaient séparées les unes des autres par des cloisons de roseau.
On pense bien que ces travaux ne s’exécutèrent point en un jour, comme par enchantement : il nous fallut du temps et de la patience ; mais, tout en faisant les architectes, les menuisiers, etc., nous ne négligions pas le soin de nos provisions d’hiver. Ce fut alors que nous eûmes occasion de découvrir, dans une anse écartée, un grand nombre de tortues. Elles se rendaient là, chaque jour, au lever du soleil, pour pondre leurs œufs dans le sable. Mes fils coupaient