Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
293
le robinson suisse.

ainsi un nouveau présent dont l’utilité se faisait sentir à chaque instant. Je fis donc apporter par mes enfants le plus de grappes qu’il leur fut possible, et nous en pilâmes les graines. En passant cette poudre par un tamis, nous séparâmes la graine de la peau et nous obtînmes vingt-cinq à trente livres de poivre noir et blanc. Pour avoir toujours une denrée aussi précieuse à notre disposition, j’eus soin de faire mettre à part quelques rejetons que je comptais planter autour de Felsheim.

Il restait encore notre vautour d’Amérique et notre condor : la découverte que nous avions faite du poivre nous rendit service en cette occasion, puisqu’elle nous permit de ne faire qu’ébaucher le travail du dépouillement. Nous saupoudrâmes intérieurement la peau de ces deux oiseaux avec un mélange de sel et de poivre pour la conserver, après avoir vidé les chairs, que nous remplaçâmes par du coton ; mais cet arrangement fait à la hâte n’était que provisoire ; dès notre retour nous devions le compléter par une préparation plus complète des membres, du bec, des serres et des yeux.




CHAPITRE XXX

Excursion de Fritz, de Jack et de François, dans la savane. — Découverte du mica. — Les gazelles. — Le lapin angora. — Le coucou indicateur et la ruche d’abeilles. — Seconde visite au nid d’autruche. — Récolte de l’euphorbe. — Grande chasse, à l’autruche. — Une autruche tombe vivante entre nos mains. — Nous essayons de la dresser.


Quand tous ces travaux furent terminés, voyant mes enfants manifester par des gestes et des cris un peu trop bruyants leur besoin d’activité, et n’ayant, d’ailleurs, aucun