autour des jambes de l’oiseau et le renversa par terre. Nous attachâmes alors l’autruche, qui essaya de se débattre et de se débarrasser des liens qui l’entouraient ; ils étaient trop solidement fixés pour que ses efforts pussent réussir. Elle ne fut pas plus heureuse en cherchant à s’échapper par derrière, et, lasse de ses essais inutiles, retomba par terre. Deux coups de fouet la firent se relever, et Jack et François, partant au galop, l’entraînèrent avec eux. Nous poussâmes tous des cris de triomphe qui firent redoubler la vitesse de la course. L’autruche essayait encore bien de prendre une allure plus rapide que n’eussent pu suivre les montures de mes enfants ; mais ceux-ci, en lui faisant décrire à chaque instant des courbes et des détours inutiles, parvinrent à la fatiguer bientôt, en sorte qu’elle se remit d’elle-même à marcher d’un pas plus tranquille.
Le principal était fait, nous pouvions maintenant prendre une direction déterminée. En conséquence, je dis à Jack et à François de gagner la tour des Arabes et de nous y attendre pendant que Fritz et moi irions faire une visite au nid d’autruches. Au moment où nous en approchions, une autruche femelle se leva de dessus les œufs d’une manière si inattendus, que nous n’eûmes pas même la pensée d’essayer de la poursuivre. Je compris alors que le nid n’était pas abandonné, et je me contentai de prendre une dizaine d’œufs, laissant les autres soigneusement enfouis sous le sable, dans l’espoir que la mère ne s’apercevrait pas de notre larcin et continuerait à couver comme auparavant.
Ce précieux fardeau fut déposé avec précaution sur le dos de l’onagre, que j’échangeai de nouveau contre Fanon avec mon fils aîné. Puis, ayant rejoint nos deux avant-coureurs à la tour des Arabes, nous reprîmes tous le chemin de la caverne des Ours, en passant par la vallée dont j’ai déjà parlé, que nous nommions la vallée Verte.
Nous fumes accueillis par des marques d’étonnement et de surprise, à la vue de la superbe capture que nous avions