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le robinson suisse.

manche, et qu’il ne fallait point se livrer à la chasse. Je blâmai Ernest de l’avoir oublié. Les deux chasseurs revinrent donc auprès de moi avec un air assez confus ; et apportèrent le gibier de leur frère.

C’étaient des espèces de petites grives ou d’ortolans. Les figues de notre arbre attiraient un grand nombre d’oiseaux qui, plus tard, fournirent à notre table des mets abondants. Je dis à Ernest que le lendemain il pourrait en abattre tout à son plaisir ; les conserver était chose facile : après les avoir fait rôtir, on les couvrit de beurre, et on les mit dans des tonnes. Je pensais aussi que ces figues seraient du goût de nos poules et de nos pigeons. Les deux oiseaux furent préparés pour notre repas du soir ; on les trouva délicieux, mais à peine chacun de nous put-il en avoir une bouchée.


CHAPITRE VII

Nous donnons des noms aux endroits où il nous était arrivé quelque chose de remarquable. — Découverte d’un champ de pommes de terre par Ernest. — L’aloès, le cactier, la vanille, l’ananas. — Le karatas ou arbre à amadou. — La cochenille. — Nous fabriquons un traîneau. — Ernest pèche un énorme saumon et tue un kanguroo.


À la fin du souper je fis aux enfants une proposition que je savais devoir leur être agréable.

« Nous devrions, leur dis-je, donner des noms particuliers à chacun des endroits où nous nous sommes arrêtés, sur cette terre hospitalière, depuis notre naufrage. Il ne faudra pas toucher aux côtes, qui, probablement, ont reçu déjà un nom de quelque voyageur, et sont mises sous la protection d’un saint ou d’autres personnages célèbres. À