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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/128

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publié en 1856, les Ports d’Angleterre. Il contenait cet hymne glorieux en l’honneur de la mer et des marins, un des morceaux les plus ravissants que Ruskin ait écrits et que ne peuvent oublier ceux qui aiment cette chose si anglaise, la mer, et ceux qui vivent sur elle et par elle. Le livre s’ouvre par cet étonnant chant triomphal au bateau que j’ai cité ailleurs comme un chef-d’œuvre de notre littérature. « De toutes les choses vivantes ou inanimées sur cette étrange terre, il n’y en a qu’une seule que, parvenu maintenant au milieu du terme probable de la vie humaine, je regarde avec une surprise toujours nouvelle. » « Il existe une chose devant laquelle je ne passe jamais sans éprouver l’ancien étonnement de mon enfance et cette chose, c’est la proue d’un bateau », etc., etc. Il n’y a pas dans toute la poésie anglaise, pas même dans Shelley ou dans Byron, une ode aussi émouvante sur le charme magique de la mer et le ravissement du marin. Ce volume, devenu une rareté des plus recherchées en librairie, donne de courtes descriptions d’environ douze gravures de Turner, représentant les ports d’Angleterre tels qu’ils étaient sous le règne de George IV, il y a quatre-vingts ans, au temps des navires à voiles, des vaisseaux de soixante-quatorze canons et des jetées en bois. Les navires et les ports de cette époque étaient des sujets plus en rapport avec une imagination d’artiste