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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/133

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que dans certaines conditions morales ; en un mot, que ce qu’on appelle l’Économie politique ne peut jamais être que le corollaire d’un projet complet de réorganisation de la société humaine, un développement de la Sociologie.

Ce fut précisément au cours de cette même année 1860 que, attiré par le grand intérêt que ces essais m’inspirèrent, je fis, pour première fois, la connaissance personnelle de Ruskin. Je venais de me faire inscrire au Barreau et je trouvais le temps de donner, au Collège des Ouvriers, des conférences sur la Révolution Française. J’avais lu avec un vit intérêt les essais du Cornhill sur les illusions et les faussetés de la théorie conventionnelle de la richesse et, plein comme je l’étais, d’indignation pour les malheurs qu’elles peuvent engendrer, j’obtins par le Dr Furnivall une lettre d’introduction pour Ruskin qui me reçut de la façon la plus gracieuse un dimanche au dîner du soir à Denmark Hill. Il vivait alors avec son père et sa mère dans cette belle demeure, aux jardins spacieux et enrichie d’une importante collection de Turner, de Coxe, et de Prout. J’étais depuis longtemps un lecteur enthousiaste de ses livre : sur l’Art, je revenais d’une longue tournée dans l’Italie du Nord et du Centre que je connaissais déjà depuis plusieurs années ; mais, absorbé comme je l’étais alors par la grande crise indus-