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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/159

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mis, un peu gâté et était considéré comme à peu près incapable de lutter et de vivre seul dans ce monde pratique et terre à terre.

La vieille mère, maintenant dans sa quatre-vingt quatrième année, infirme et presque aveugle, avait besoin d’une compagne dans la grande maison de Denmark Hill, et c’est ainsi que la cousine d’Écosse, Joanna Ruskin Agnew, dut venir vivre avec elle. Elle était la fille de George Agnew, greffier héréditaire du Sheriff de Wigtower, et de Catherine Tweddale, nièce de cette autre Catherine Tweddale qui, en 1781, s’était fait enlever pour épouser John Ruskin, le grand-père. On cousinait beaucoup dans la famille ; Joanna Agnew était (à des degrés variés, suivant la mode d’Écosse) parente des Ruskin, des Richardson et des Coxe. Ses dons brillants, sa vive nature et ses soins affectueux adoucirent les dernières années de la vieille dame et, après son mariage avec Arthur Severn, en 1871, elle remplit vis-à·vis de Ruskin le rôle d’une fille dans les dernières années de sa vie. Dans Præterita, celui-ci nous parle de l’arrivée de sa cousine chez sa mère, de « son réel talent, de son génie pour tous les travaux de la femme », de l’extrême douceur de sa voix, de son esprit inventif et de son sens humoristique. Depuis son arrivée à Denmark Hill et pendant vingt-neuf ans, elle resta auprès de lui, après comme avant son