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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/208

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-Jones, mieux que n’importe quel artiste européen du temps, possède à fond la mythologie de la Grèce et du Nord. Le professeur examine alors, d’une façon subtile et raffinée, tous les éléments et toutes les conditions de l’art d’imagination. Burne-Jones, dit-il, est un apôtre du clair-obscur, tandis que Rossetti conçoit tout en couleur, le premier préfère « les sujets qui font appel à l’intelligence et au cœur à travers la complication et la délicatesse des lignes, l’ombre et l’éclat alternatifs d’une lumière fantastique ». Sur M. Watts, le Professeur ne dit pas grand’chose, si ce n’est qu’il semble avoir été hanté du désir de faire une œuvre de tous points parfaite. Sa constante recherche des plus hauts exemples du Grand Art, sa sensibilité, sa délicatesse, sa largeur de vue ont placé Watts parmi les peintres de la grande époque athénienne, ceux dont parle Platon dans le sixième livre des Lois ; mais comme aucune des œuvres de ces peintres d’Athènes ne nous a été conservée, la comparaison semble assez difficile à suivre. Ce qui ressort de tout cela, c’est que M. Watts paraît toujours s’efforcer de rendre les choses « plus belles et plus évidentes » et c’est là en effet la tendance des artistes les plus sérieux et les plus consciencieux.

La troisième leçon qui est, à certains points de vue, la plus caractéristique de la manière de Rus-