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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/227

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l’immortalité et la vie future. Au commencement de 1878, il eut sa première attaque de fièvre cérébrale avec délire aigu ; l’accès dura près de deux mois, puis, vers la fin de l’automne, il sembla que ce fut la guérison.

Ce n’en était que l’apparence. Il ne se releva jamais complètement du terrible affaissement de 1878 et les excès de travail, les déceptions et les rêveries ramenèrent de temps à autre ces fâcheux symptômes. L’effort occasionné par les travaux en cours, les rêves qu’il faisait de travaux futurs donnaient une perpétuelle excitation à ce cerveau surchauffé. À cinquante-six ans, il parlait de « projets d’ouvrages dont il n’avait encore réuni que les matériaux ». C’était une histoire en six volumes inoctavo de l’art Florentin au xve siècle ; une étude en trois volumes de l’art athénien au ve siècle avant J.-C. ; une histoire complète en dix volumes de l’art du Nord au xiiie siècle ; une vie de sir Walter Scott avec une analyse de l’art épique moderne, en sept volumes ; une vie de Xénophon avec une analyse des principes généraux de l’éducation, en dix volumes ; un commentaire sur Hésiode, avec une analyse définitive des principes de l’économie politique, en neuf volumes ; enfin vingt-quatre volumes contenant une description générale de la géologie et de la botannique des Alpes ; en tout soixante-neuf volumes qui devaient être écrits par