Aller au contenu

Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus beaux de la contrée des Lacs. Son cottage à l’ancienne mode, à un mille environ du village, était bâti sur un contrefort des promontoires à l’extrémité Nord-Est du lac, par delà il voyait les rochers de l’Old Man de Coniston avec les sapins et les mélèzes peuplant ses pentes rocailleuses. Là il créa peu à peu un jardin de roses, de fleurs et d’arbustes, disposé en terrasses sans art, conduisant à un port minuscule où étaient amarrés les bateaux pour le lac. Peu à peu la maison s’agrandit ; il y ajouta une nouvelle salle à manger, un studio, une tour et une porte-cochère et la propriété comprit bientôt des taillis, des vallons et des prairies s’étendant le long du lac. Au delà c’était la bruyère avec toute une série de tertres, de rochers, de collines, délices de celui qui ressent toute l’inspiration que de tels lieux peuvent éveiller dans une âme pensive et dans un esprit fatigué. C’est dans cette retraite délicieuse, simple et pourtant confortable, que s’écoulèrent doucement les vingt dernières années de la vie de Ruskin, adoré et entouré des soins pieux de sa cousine, presque sa fille adoptive, « Joanie », « Joanna » ou Jeanne, Mrs Arthur Severn, de son mari fils de Joseph Severn de Rome, l’ami de Keats, et de toute la famille Severn qui comprenait deux garçons et deux filles. Ceux qui ont eu la faveur d’être reçus dans cet intérieur n’ont jamais connu une demeure plus