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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/238

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on pouvait assurer leur éducation. En 1857, il disait « l’espèce de peinture dont Londres a le plus besoin c’est la peinture des joues roses de santé ». Il fut ainsi conduit à examiner toute la question du Travail et de l’Industrie sous le régime capitaliste dominant. Cette même année, il donna des conférences, à Manchester, sur « l’Économie politique de l’art » ; elles sont maintenant réunies sous le titre de : A Joy for Ever et sont surtout, comme nous l’avons vu, un acte d’accusation contre les idées courantes sur la science de la richesse. Pendant les années 1857, 58, 59, il revint fréquemment sur cette même idée, à savoir : que la régénération de l’Art ne pouvait s’obtenir que par une organisation nouvelle de l’industrie telle qu’on la pratiquait alors. Unto thty Last, en 1860, fut le Contrat social tout biblique de notre Jean-Jacques Rousseau tory.

Tous les livres de Ruskin, depuis le dernier volume des Modern Painters jusqu’au moment où il quitta Londres, ne font que répéter et développer la même idée et, dans ses lettres à un artisan de Sunderland (Temps et Marée), il donne ouvertement à l’ouvrier des conseils appropriés à la vie de chaque jour. Mais ce ne fut qu’après être devenu seul maître de la fortune laissée par son père, que Ruskin entreprit ses grands projets de philanthropie pratique. Dès les premiers moments où