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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/263

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ses études spéciales et de son enseignement sur l’art. Son âme entière se révèle à nous pendant une période de quatorze ans, période en grande partie marquée par la maladie, les désappointements et le déclin, mais qui fut aussi le temps de ses méditations les plus profondes et de ses rêves les plus ardents. Pour ses disciples fervents, pour ses intimes, pour ceux qui partagèrent sa foi et ses labeurs, Fors reste comme son évangile essentiel et son message adressé à un monde pervers. Aux yeux de critiques trop acerbes ce livre n’est que la manifestation d’un cerveau malade et d’un esprit troublé qui se complaisent dans une sorte de Don Quichottisme et dans la recherche de panacées de leur propre invention. Les gens raisonnables prendront un juste milieu. Ils y verront, se dévoilant elle-même, une noble nature pleine de belles aspirations et ils reconnaîtront non sans regret combien ces rares qualités furent rendues vaines et stériles par une présomption indomptable, par une sorte d’incontinence mentale et morale qui souvent confinait à la pure hallucination.

Voici comment le livre est décrit par M. Collingwood dans sa biographie de Ruskin faite avec tant de soin et si autorisée :

« Quand on lit Fors, il semble que l’on se trouve dehors par un orage terrible. D’abord vous ouvrez le