Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/38

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aussi bons que les autres poèmes publiés dans ce recueil. À Saint-Goar, sur le Rhin, il écrivait :

« Ne vous étonnez pas en voyant ce Rhin enchanté,
Pareil à un géant chancelant sous l’ivresse
Oublier en ces lieux sa colère ;
Il semble dormir
Entre ses rives couvertes de vignobles qui baignent
Leurs tresses blondes dans ses flots apaisés. »

Il y a des passages plus faibles dans le Lay of the Last Minstrel.

Un autre journal en vers datant de sa seizième année décrit un voyage en France jusqu’à Chamonix (1835) ; là, nous assure-t-il, il a cherché à imiter le style du Don Juan habilement combiné avec celui de Childe Harold et il semble avoir plutôt réussi à se rapprocher du second.

Il eut sa première aventure d’amour à seize ans et elle lui inspira un certain nombre de pièces, sans que cette circonstance n’ajoutât à ses vers aucune vigueur ni aucun mérite nouveau. Ceux qu’il adresse « À Adèle » s’élèvent rarement au-dessus des vers d’amateurs. Les trois longs poèmes qu’il écrivit pour le prix de Newdigate à Oxford, en 1837, 1838, 1839, de dix-huit à vingt ans, ne sont que de bons exercices académiques tout à fait au niveau des meilleures pièces des concours uni-