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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/55

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Le séjour de Mme Ruskin à Oxford dont l’objet unique était de surveiller la santé de son fils, fut en quelque sorte justifié lorsque une nuit, au printemps de 1840, il fut pris d’hémoptysie et conduit par sa mère, à Londres, pour consulter les médecins qui sauvèrent sans doute sa vie en ordonnant le repos et un voyage à l’étranger. Ils partirent pour l’Italie ; ce voyage ne fut que d’un maigre profit au point de vue de la santé et de l’état moral de Ruskin, mais il y fit la connaissance de Joseph Severn et de George Richmond ; enfin, un été dans les Alpes, puis le traitement diététique du Dr Jephson à Leamington le rétablirent. Chose curieuse, les souvenirs des Præterita ne témoignent que d’un très faible intérêt lors de ce premier voyage d’Italie, même à Florence, Sienne et Rome ou l’histoire, l’art et le roman paraissent ne l’avoir guère impressionné ; sa santé, sans doute, en était cause. Après son rétablissement, il travailla ferme avec Osborne Gordon, passa brillamment son examen et fut reçu bachelier ès-arts en mai 1842.

Il est difficile de mesurer l’influence d’Oxford sur Ruskin. Avec son ironie un peu excessive il dit : « tout le temps que j’y restai, mon esprit était simplement dans l’état d’une gousse qui n’est pas encore une cosse de pois » et il se moque assez agréablement de ses succès académiques. Plus