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CHAPITRE VI

LES PIERRES DE VENISE


Ruskin vit Venise pour la première fois en 1835, il avait alors 16 ans et venait de quitter le collège à la suite de son attaque de pleurésie. En mai 1841, à 22 ans, étant encore étudiant à Oxford, il y passa dix jours. Il reprit goût à la vie lorsque ce monde enchanté de Venise s’ouvrit devant lui après le triste hiver passé à Rome. Il nous a dit les joies de ses premiers voyages à la cité des mers, avant les chemins de fer, trouvant tout ravissant dans cette arrivée à Venise, « la Brenta limoneuse, les villas assez vulgaires, les chaussées poussiéreuses et les plages de sable ; et les noires gondoles assemblées dans le canal de Mestre, plus belles que le plus beau lever de soleil dans sa gloire rouge et or ». Comment dire, comment exprimer un tel ravissement, il ne le sait. Sa Venise, dit-il, comme