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L’ASSUJETISSEMENT DES FEMMES


I


Je me propose, dans cet essai, d’expliquer aussi clairement que possible les raisons sur lesquelles repose une opinion que j’ai embrassée dès que mes premières convictions sur les questions sociales et politiques se sont formées, et qui, bien loin de s’affaiblir et de se modifier par la réflexion et l’expérience de la vie, n’en est devenue que plus forte. Je crois que les relations sociales des deux sexes, qui subordonnent un sexe à l’autre au nom de la loi, sont mauvaises en elles-mêmes et forment aujourd’hui l’un des principaux obstacles qui s’opposent au progrès de l’humanité ; je crois qu’elles doivent faire place à une égalité parfaite, sans privilège ni pouvoir pour un sexe, comme sans incapacité pour l’autre. Voilà ce que je me propose de démontrer, quelque difficile que cela paraisse. On aurait tort de supposer que la difficulté que j’ai à surmonter tient