Page:John Stuart Mill - De l’assujettissement des Femmes.djvu/75

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ne doit ni ne peut être préétablie par la loi, puisqu’elle doit dépendre de capacités individuelles, si les deux conjoints le préfèrent, ils peuvent l’établir par avance dans leur contrat de mariage, à la manière dont on y règle actuellement les questions d’argent. Il y aurait rarement des difficultés dans ces arrangements pris d’un commun accord, excepté dans un de ces cas malheureux où tout devient sujet de contestation et de dispute entre les époux. La division des droits doit suivre naturellement la division des devoirs et des fonctions, et cela se fait déjà par consentement, et en dehors de la loi d’après la coutume que le gré des personnes intéressées peut modifier et modifie en effet.

La décision réelle des affaires, quel que soit le dépositaire de l’autorité, dépendra beaucoup, comme cela arrive même à présent, des aptitudes relatives. De cela seul que le mari est d’ordinaire plus âgé que sa femme, il aura le plus souvent la prépondérance, au moins jusqu’à ce qu’ils arrivent l’un et l’autre à cette époque de la vie où la différence des années n’a plus d’importance. Il y aura aussi une voix prépondérante du côté, quel qu’il soit, qui fournit les moyens de subsistance. L’inégalité produite par cette cause ne dépendrait plus alors de la loi du mariage, mais des conditions générales de la société humaine telle qu’elle est à présent constituée. Une supériorité men-