Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/16

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— Avec le plus grand plaisir….

— Vous ne vous êtes jamais marié ?

— Hélas ! non, monsieur, en voici la raison…

— Je ne voudrais être indiscret à ce point, non, monsieur, je vous en prie…

Rapidement, j’exposai le but de ma visite. Avec une politesse onctueuse, excessive, M. Detalle me reconduisit jusqu’au rez-de-chaussée. Une barbe, mais quel bon homme ! En bas, il s’excusa pour la sixième fois du dérangement qu’il m’avait occasionné « bien involontairement », il m’exprima tous ses regrets… Pour un peu il se fût excusé de n’être point mort dans la peau du cul de-jatte.

Puis me voici chez M. Désiré Chélard, un antiquaire maniaque doublé d’un célibataire endurci. M. Chélard comprend très bien mon cas et celui du cul-de-jatte noyé et — tout en me montrant sa galerie — il me conseille fort d’acquérir un casque ayant appartenu à Caïn, le meurtrier d’Abel, une chemise de Moïse, un parapluie ayant servi à Cléopâtre et le vase dans lequel Ponce-Pilate se lavait les pieds.

Je remercie de ses bons conseils cet homme affable qui n’a que le défaut d’être vivant, et je me rends chez M. Théodore Laurel.