Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/28

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soufflant, suant, blasphémant… Dans un coup de filet, on avait arrêté tous les culs-de jatte de Paris. On les avait tous traqués partout à la même heure. Et c’était, dans les rues, un cortège fantastique et désopilant au possible.

La foule se retournait, d’abord étonnée, puis, brusquement, c’était un rire fou qui éclatait et se propageait comme une traînée de poudre. Des rues adjacentes, les gens accouraient pour voir cette procession d’un nouveau genre. Ce fut un événement dont on parla.

On comptait trouver parmi ces infirmes quelqu’un ressemblant au mystérieux meurtrier que la police recherchait activement ou le cul-de-jatte que Lautrec avait poursuivi sans pouvoir l’atteindre. Tous ceux qui portaient la barbe longue furent secoués d’importance. Dame ! il fallait bien s’assurer que ce n’était pas une barbe postiche. La preuve coûtait cher aux patients qui, dans l’épreuve, laissaient de leurs… poils.

Vaines recherches : le mystérieux cul-de-jatte restait introuvable.


DES LUEURS DANS LES TÉNÈBRES



Deux jours s’étaient écoulés.

— Nous sommes en plein mystère, me dit Lautrec.

— Vous n’avez rien découvert de nouveau ?

— Si, mais chaque nouvelle découverte a pour effet d’épaissir le mystère qui entoure cette étrange affaire.

— Puis-je savoir où vous en êtes ?

— Avec plaisir. Je suis d’abord allé trouver les cinq célibataires que vous avez vus avant moi. Je m’étais tenu ce raisonnement : si le « Cocu à roulettes » a pris les noms de ces cinq individus, c’est qu’il les connaissait