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dissertation sur l’histoire ancienne

étendu, surtout vers le nord. Car ce pays, dans les limites que nous venons de lui tracer, quelque abondante population qu’on lui suppose, n’aurait pu suffire à ces nombreuses émigrations qui rendirent les Ambarres si puissants et si célèbres en Italie, comme nous le verrons bientôt. Épuisés par ces émigrations qui leur enlevaient leur jeunesse et leurs meilleurs guerriers, pressés en outre par les Séquanes et les Ségusiens, qui eux-mêmes étaient refoulés par les nations Cimbriques, ils ont dû céder peu à peu du terrain et se renfermer dans les confins que nous venons de leur tracer, confins dans lesquels les ont trouvés les Helvétiens dans leur invasion, et Jules César dans sa conquête des Gaules.

Mais rappelons ce que l’antiquité nous dit, ce qu’elle nous laisse entrevoir sur l’histoire de ce peuple. Les Ambarres étaient de la race des Celtes, les plus anciens habitants de la Gaule, et qui l’occupaient depuis les temps les plus reculés. Une alliance dont on ne peut fixer l’époque, mais qui pourrait remonter au temps de l’invasion des Kimris ou Cimbris, sous Hu, ou Hésus-le-Puissant, temps auquel les différentes nations des Celtes furent obligées de se réunir en confédérations, pour résister à ces peuples conquérants, une alliance, dis-je, unissait les Ambarres aux Éduens. Il y avait dans les Gaules trois sortes de confédérations et alliances : celle des peuples qui, étant faibles, se mettaient sous le patronage de peuples plus puissants : celle des sujets ou peuples tributaires, et celle d’égalité, telle que l’alliance des Ambarres et des Éduens. Ayant les mêmes mœurs, les mêmes lois, la même manière de combattre, prenant part aux mêmes expéditions, ces deux peuples ne semblaient former qu’un même peuple. Aussi César appelle-t-il les Ambarres, les amis intimes et les frères d’armes des Éduens, necessarii et consanguinei[1].

  1. Commentaires, livre I.