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dissertation sur l’histoire ancienne

tion surabondante, les attaques des peuples septentrionaux furent sans doute les causes principales de ces émigrations armées auxquelles les Ambarres participèrent si souvent. Ogmius, prince célèbre, qui paraît être le type sur lequel a été formé l’Hercule gaulois, fut le chef et le promoteur de cette expédition[1]. L’Italie supérieure, la première en butte aux efforts des Gaulois, était alors occupée par le peuple in-

    pluie.) Mais pourquoi les Ombriens, habitant l’Italie, auraient-ils reçu ce nom grec d’une catastrophe qui n’a pu le transmettre à aucun peuple de la Grèce elle-même ?
    Le savant P. Ferrari, jésuite, prétend que le nom des Ombriens vient des Cimbres qui, dans les premiers temps, ont envahi l’Italie ainsi que l’Europe méridionale. Mais son opinion n’est appuyée sur aucune preuve. Aucun monument de l’histoire ne nous parle de cette invasion de l’Italie par les Cimbres dans les premiers siècles. D’ailleurs, les Cimbres s’appelaient autrefois Cimmeriens, nom qui ne peut avoir aucune analogie, même éloignée avec celui d’Ombriens. (Voyez Dissertationem undecimam Guidonis ferrarii, p. 219. Mediolani, 1767. Lettre Lombarde du même, Lettres i, 9, 10, 11. Voyez aussi Thierry, tom. I, Introduction, p. xlx.)
    En dernier lieu, citons Micali qui, dans son Histoire des anciens peuples d’Italie, prétend que les Ombriens étaient un peuple des montagnes de l’Apennin et des bords de l’Adriatique qui, pressé par les incursions des Liburniens se répandit dans les plaines de l’Italie et du Latium. Mais en cela il est en contradiction avec les anciens auteurs dont nous avons rapporté les témoignages ; Bocchus, cité par Solin, dit que les Ombriens sont une race d’anciens Gaulois (Ch. VIII). M. Antonius Grypho, cité par Servius, parle absolument de même (Servius Comm. ad Virgilium Æneid. L. XII, v. 753). Enfin, S. Isidore de Séville se sert des mêmes termes dans son Traité des Origines (Livre IX, ch. 2.). Micali, dans un ouvrage aussi sérieux et aussi important que le sien, aurait dû citer ces trois auteurs et chercher à les réfuter, et il n’a fait ni l’un ni l’autre (Voyez Storia degli antichi popoli Italiani di Giuseppe Micali, tom. I, ch. 5).

  1. C’est sans doute de cette expédition que parle Diodore de Sicile (L. IV, ch. 6), quand il rapporte le Voyage d’Hercule de Gaule en Italie. Malgré les fables dont ce récit est accompagné, on y voit des traces de la tradition de cette invasion des Ambarres, de la terreur qu’ils inspirèrent et du pays même qu’ils envahirent.