Page:Jolibois - Dissertation sur l’Atlantide.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
dissertation sur l’histoire ancienne

Ils avaient apporté dans l’Italie la religion et le culte de leurs ancêtres et surtout la vénération pour les fleuves et les lacs. Près de Cutilie, ville voisine de Riéti, l’ancienne Réate, était un lac sacré, où les Ombriens observaient les mêmes cérémonies que leurs pères observaient auprès des lacs de leur patrie[1]. On peut même dire que c’est aux Ambarres, par le moyen des Sabins, qui tiraient d’eux leur origine, et qui ont tant coopéré à la fondation de Rome, que la reine du monde doit son culte et ses dieux. Aussi, Beaufort, dans sa République romaine[2], fait-il remarquer les rapports frappants qui existaient entre la religion des Celtes et la religion primitive des Romains.

Mais cette puissance des Ambarres s’écroula aussi facilement qu’elle s’était élevée. Fruit d’une invasion, ce fut une invasion qui la détruisit.

Vers le XIe siècle avant l’ère chrétienne, les Rhasènes, peuple des Alpes, descendirent de leurs montagnes, envahirent l’empire des Ambarres ou Ombriens, mais ce ne fut qu’après une longue résistance, qu’ils parvinrent à le soumettre. La résistance dura même plusieurs siècles ; ce ne fut guères qu’après la fondation de Rome, vers l’an 700 avant J.-C, que la conquête des Rhasènes, qui prirent le nom d’Étrusques, on ne peut dire précisément à quelle époque devint complète et entière. Les Ambarres cédèrent à leurs vainqueurs la plus grande partie de leur territoire qui contenait, au rapport de Pline[3], près de trois cents villes, et se renfermèrent dans l’espace compris entre le Pô, le Tibre et la Néra qui conserve leur nom dans celui d’Ombrie, et encore, vécurent-ils là dans la dépendance des Rhasènes, leur servant

  1. Denys d’Halicarnasse, livre I. ch. 2.
  2. Livre I, ch. I.
  3. Livre III, ch. 14.