contre les Séquanes et les Suèves commandés par le fameux Arioviste. Mais la force ne seconda pas leur valeur. Accablés par le nombre, ils furent vaincus vers l’an 58, dans deux grandes batailles, où ils perdirent une grande partie de leurs sénateurs et de leurs nobles. Ils furent forcés, ainsi que les Éduens, à demander la paix, et à donner en otage aux Séquanes les enfants des principales familles. Mais les Séquanes eurent bientôt à se repentir d’avoir appelé à leur secours des alliés aussi dangereux que les Suèves. Les Suèves leur demandèrent pour récompense de leurs services le tiers de leur territoire. Les Séquanes, à cette réclamation inattendue, prennent les armes, font alliance avec les Éduens, leurs anciens ennemis, ainsi qu’avec les Ambarres. Les Éduens, les Ambarres viennent à leur secours ; mais ils sont malheureusement vaincus, ainsi que les Séquanes, dans les plaines de Magetobrie (Broye, au confluent de la Saône et de l’Ognon). Arioviste profita de sa victoire ; il soumit les Séquanes, les Éduens et les Ambarres, et les réduisit à la condition de tributaires, les laissant pourtant se gouverner à leur gré. Mais ils ne restèrent pas longtemps dans cet état d’humiliation.
Quelque temps après, arrive l’irruption des Helvétiens, où les Ambarres reparaissent encore sur la scène. Les Helvétiens ne sachant comment subsister dans leur pays qui, rempli de montagnes stériles, ne pouvait nourrir une population trop nombreuse, animés, en outre, par cet esprit belliqueux et cet amour de la gloire si naturels aux nations gauloises, prennent la résolution hardie d’émigrer et de chercher, à travers cent peuples différents, de nouvelles terres et un ciel plus favorable. S’unissant à plusieurs nations voisines, ils se dirigent vers le lac Léman, et veulent suivre la ligne droite du Rhône. Jules César, qui commandait alors dans la Gaule, résolut d’empêcher cette invasion qui menaçait la province romaine et les alliés de la République. Par un mur fortifié