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sur le lieu de la bataille

Sévère était à Viminiacum, ville importante de la haute Mœsie, sur le Danube, quand il apprit qu’Albin, qu’il avait créé César, s’était révolté contre lui et avait revêtu la pourpre impériale. Il marcha avec une extrême diligence contre son ennemi, et dût prendre par conséquent la route la plus courte. Il remonta donc le Danube et la Drave, traversa la Pannonie, la Norique, la Rhétie, passa le Rhin au dessous du lac de Constance, suivit sa rive gauche jusqu’à Bâle et Augusta Rauracorum, et déboucha par Mandeure et Besançon sur Châlons et Tournus où il livra, en personne, une première bataille à son ennemi. Sévère y eût l’avantage et repoussa Albin jusqu’à Lyon. Cependant un de ses lieutenants, nommé Lupus, avait été défait dans un autre endroit des Gaules. Dion[1], seul historien qui parle de cette défaite, n’en fixe pas le lieu. Une apparente ressemblance de nom a engagé quelques auteurs à la placer près de Montluel Mons Lupelli ; mais cela sans aucun fondement. Montluel tire l’étymologie de son nom d’une cause toute différente.

Albin, repoussé jusqu’à Lyon, se tint quelque temps renfermé, dit Hérodien, dans les murailles de cette ville que sa position rendait très forte ; mais il en sortit[2] pour livrer à Sévère une bataille où le succès fut longtemps balancé, et où la victoire se décida à la fin pour ce dernier. Les vaincus furent poursuivis jusqu’à Lyon où les victorieux étant entrés pillèrent la ville et la brûlèrent. Albin, s’étant retiré dans une maison sur les bords du Rhône, se tua lui-même, suivant Dion[3], plutôt que de tomber entre les mains du vainqueur.

Voilà les faits, et deux batailles clairement marquées. Voyons si l’une de ces deux batailles a pu avoir lieu à Trévoux.

  1. Livre LXXV, p. 851.
  2. Cum se mœnibus continuisset Albinii exercitus evusit in pugnam (Dion).
  3. Livre LXXV, p. 853.