naient après se nommaient le premier Mnésée, le second Autochtone. Le quatrième couple s’appelait Elasippe et Mestor. Enfin, les deux jumeaux les plus jeunes avaient pour noms Azaës et Diaprèpe. Ces princes et leur postérité régnèrent sur cette île pendant plusieurs siècles et établirent, comme nous avons dit, par le moyen de la mer, leur domination sur plusieurs autres îles, même sur celles qui sont près de l’Égypte et de la Tyrrhénie.
« La postérité d’Atlas se maintint sur le trône principal pendant plusieurs siècles par une succession non interrompue et fut toujours en grande vénération. Leurs richesses étaient si grandes, qu’elles surpassaient celles des rois des siècles précédents, et qu’aucun souverain des siècles suivants n’a pu sous ce rapport leur être comparé. Leur sage industrie avait établi et disposé dans la ville capitale et dans tout le royaume tout ce qui peut être utile à la vie et contribuer à la rendre agréable. Leur puissance leur procurait toutes les productions des pays étrangers, et l’île leur en fournissait en outre en abondance. D’abord, on tirait de plusieurs endroits de l’île toutes sortes de pierres et de minéraux, et surtout ce minéral qu’on ne connaît plus que de nom seulement, l’orichalque, le plus précieux des métaux, après l’or. L’île produisait aussi en abondance toutes sortes de bois de construction : elle nourrissait de nombreux troupeaux d’animaux domestiques et d’animaux sauvages : les éléphants y étaient en grand nombre : ils y trouvaient suffisamment de nourriture le long des marais, des lacs et des fleuves, dans les plaines et les montagnes, quelque monstrueux et vorace que soit cet animal. On trouvait aussi dans l’Atlantide tout ce que la terre produit maintenant d’odoriférant et de suave, racines, grains, bois, gomme, fleurs et fruits, le doux jus de la vigne et le blé si nourrissant, toutes les viandes désirables et les légumes pour les assaisonner. Les arbres prodiguaient à ces heureux ha-