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mémoire sur l’atlantide.

à un nombre infini de bêtes sauvages et d’animaux domestiques. On trouvait dans les forêts toutes sortes de bois utiles. Telle était cette île qui devait son aspect florissant et aux bienfaits de la nature et aux soins et aux richesses de tant de rois qui y avaient fait leur résidence.

« L’île formait d’abord un carré long : mais le canal et les fossés qui avaient été creusés lui avaient fait perdre un peu de cette figure. Ce canal avait une profondeur, une longueur, une largeur incroyables. Quand on compare cet ouvrage avec les autres ouvrages de l’industrie humaine, l’esprit se refuse à croire qu’il soit sorti de la main des hommes. Nous devons rappeler cependant ce que l’on nous en a dit, quelque incroyable que cela paraisse. La profondeur était d’un arpent : la largeur était d’une stade et la longueur totale, par les détours que ce canal faisait dans les campagnes, était de dix mille stades : il recevait toutes les sources qui descendaient des montagnes, et entrant dans la ville par plusieurs canaux particuliers, il en sortait pour se jeter à la mer. Du haut de ce canal, étaient dérivées de grandes rigoles de plus de cent pieds de largeur ; qui, coupées droit par la campagne, se réunissaient de nouveau au canal du côté de la mer. Ces rigoles étaient distantes de cent stades l’une de l’autre : elles servaient à conduire à la ville, par le moyen de grandes embarcations, le bois et les récoltes que la terre fournissait deux fois chaque année. Car des canaux partant de la ville coupaient et traversaient toutes les rigoles et ouvraient par-là mille voies de communication. La terre, comme nous l’avons dit, produisait deux récoltes par an de toutes sortes de fruits et de céréales. L’hiver, par la protection des Dieux, la terre était arrosée par des pluies fréquentes et par les eaux que des aqueducs et des canaux amenaient de tous côtés. La plaine fournissait soixante mille hommes en état de porter les armes. Le pays était divisé par cantons de cent stades carrés de super-