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mémoire sur l’atlantide.

Homère et Hésiode[1], ces pères de la poésie, nous dépeindre des îles appelées à juste titre Fortunées, placées aux extrémités de la terre, jouissant du climat le plus heureux, de la plus douce température, d’un sol excessivement fertile. Leurs habitants gouvernés par des lois sages coulaient leurs jours dans un repos et dans une félicité si grande qu’on lui comparait la félicité et le bonheur dont les Dieux faisaient jouir dans les champs élyséens ceux qui avaient honoré leurs autels et pratiqué la vertu sur la terre. Hésiode, en particulier, dans sa Théogonie, cite plusieurs traits frappants de la guerre des Atlantes et des Athéniens. Parmi les contemporains de Platon, nous voyons Euripide parler de cette terre mystérieuse, la désigner sous le nom d’Hespéride, et, la plaçant comme tous les autres écrivains vers le mont Atlas, nous la dépeindre sous les mêmes traits qu’Homère et qu’Hésiode.

« J’irais, dit le Chœur, au troisième acte de la tragédie d’Hippolyte[2], aux riches jardins des Hespérides, nymphes dont la voix charme les oreilles, dans ces climats où Neptune ne laisse plus de passage libre aux nautonniers effrayés : car il a pour terme le ciel soutenu par Atlas. »

Théopompe, cité par Elien[3], fait ce récit qui a beaucoup de rapport avec celui de Platon. Remarquons qu’il le place dans les siècles héroïques, temps où nous devons placer l’existence de l’Atlantide.

« Silène dit à Midas : L’Europe, l’Asie et la Libye sont des îles que les flots de l’Océan baignent de tous côtés : hors de l’enceinte de ce monde, il n’existe qu’un seul continent dont l’étendue est immense. Il produit de très grands ani-

  1. Homère : Odyssée, ch. I ; ch. IV, v. 563. Hésiode : Travaux et Jours, v. 110.
  2. Théâtre des Grecs, t. VII, p. 68. (Et. de Cussac).
  3. Ælien, livre III, ch. 18. Tr. de Dacier, p. 121.