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mémoire sur l’atlantide.

terre fertile que lui attribuent Platon et les traditions des premiers siècles, et sous la même zone, où, dans des temps postérieurs, les anciens ont trouvé ces îles qu’ils ont revêtues de traits si enchanteurs et auxquelles ils ont donné le doux nom de Fortunées.


CHAPITRE III.

histoire des atlantes


L’histoire d’un peuple qui a disparu dès les temps nommés héroïques, doit être nécessairement bien obscure et enveloppée de ténèbres épaisses. L’antiquité nous fournit, en effet, des documents bien peu nombreux, et encore sont-ils mêlés de ces fables et de ces fictions qui accompagnent d’ordinaire les traditions des premiers temps[1]. Cependant, du milieu de ces nuages que la succession des siècles a accumulés, tâchons de saisir quelques lueurs qui puissent nous diriger et nous faire entrevoir ce qu’il y a de vrai dans l’histoire des Atlantes.

Il paraît que l’Atlantide a été primitivement peuplée, dès les siècles les plus reculés, par le même peuple que l’Égypte, dont elle était si voisine, c’est-à-dire par les habitants de la haute région du Nil, ou autrement les Éthiopiens[2]. En s’avançant dans la région inférieure du fleuve, ils y portèrent leurs arts et leur civilisation, et fondèrent la célèbre Thèbes aux cent portes. Les Égyptiens durent d’abord leurs arts et le principe de leur civilisation aux Éthiopiens ; mais, dans la suite, les Éthiopiens étant tombés dans une espèce d’affai-

  1. Eusèbe fait mention d’une histoire des Atlantes, comme existant de son temps et en cite des traits particuliers qui ne peuvent venir d’une simple tradition (Praeparat evangelica, liber III, ch. 10). C’est peut-être l’histoire d’Éthiopie, par Marcellus, dont nous avons parlé au chapitre 1er.
  2. Hérodote, livre II, ch. 158.