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mémoire sur l’atlantide.

partie du moins de ces temples, de ces édifices superbes que tant de siècles ont admirés, et qui servent de monuments éternels pour constater d’une manière éclatante la civilisation déjà si avancée de ces temps si reculés[1].

Diodore nous donne quelques détails sur les Atlantes, mais il est difficile chez lui de distinguer le fabuleux du vrai, puisqu’il admet indistinctement toutes les traditions. Il vante la fertilité du pays qu’ils occupaient près de la mer, il fait l’éloge de leur piété pour les dieux et de l’hospitalité qu’ils exerçaient envers les étrangers, il rapporte leurs prétentions d’avoir vu prendre naissance chez eux, à tous les Dieux, même à ceux de la Grèce, leur ennemie. Leur premier roi, suivant lui, fut Uranus, sans doute le même que Platon nomme Ποσειδων ou Neptune : il nous le dépeint civilisant les peuples, leur apprenant des inventions utiles, savant dans l’astronomie[2] et étendant sa puissance, surtout dans l’occident et dans le septentrion ; ce qui est conforme à l’idée que nous nous faisons de l’étendue et de la situation de l’Atlantide : il nous parle de sa femme Titée, mère des Titans, de son fils Atlas, qui donna son nom à ces peuples et à la plus haute montagne du pays : il rapporte ensuite d’autres traditions peu importantes dont l’histoire ne peut tirer parti.

Les Atlantes, après de longues années de paix et d’une

  1. Les savants de l’expédition d’Égypte, par une suite d’observations sur la construction de la terrasse factice sur laquelle on avait bâti cette ville, pour la mettre à l’abri des inondations du Nil, sur la différence de l’élévation actuelle et de l’élévation ancienne au dessus du lit du Nil, et qui est de six mètres, en calculant l’exhaussement séculaire du lit du fleuve qui est de 0,126 millimètres, ont reconnu que cet exhaussement n’avait pu s’opérer qu’en 4760 années : ce qui ferait remonter la fondation de Thèbes à l’an 2760 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire, 418 ans après le Déluge universel (Voyez les Observations de M. Girard).
  2. C’est peut-être pour cette raison qu’il a reçu le surnom d’Uranus qui, en grec, veut dire ciel.