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mémoire sur l’atlantide.

doute, bientôt de cette humiliation ; car on les voit peu après envahir les îles de la Méditerranée, la Sardaigne, la Corse, la Sicile, Malte, y établir des colonies, y élever des monuments qui subsistent encore, et qui témoignent encore hautement de leur civilisation et de leur puissance. Tels sont les Nuraghes de la Sardaigne, ces constructions cyclopéennes que Petit-Radel attribue à tort aux Grecs, et que l’on doit plutôt attribuer aux Atlantes qui, sortis de la haute région du Nil, avaient appris de leurs ancêtres à élaborer ces masses colossales qu’ils transformaient en temples et en statues de leurs Dieux. Et en outre, Pausanias[1] ne nous dit-il pas que ce sont les Libyens, autrement Atlantes qui, sous la conduite de Sardus, ont les premiers colonisé cette île. Tels sont encore les monuments de Malte, et surtout ceux de Gozo, constructions cyclopéennes comme celles de la Sardaigne, et qui doivent être attribuées au même peuple. L’état de la Méditerranée, dans ce temps-là, bien moins grande et moins profonde qu’avant l’irruption du Bosphore, dût leur favoriser ces conquêtes.

L’ambition des princes de l’Atlantide s’accrut de plus en plus, nous dit Platon, et devint à la fin si grande qu’ils voulurent envahir tout ensemble l’Europe et l’Asie, c’est-à-dire l’Égypte qui en faisait partie. L’antiquité nous a laissé peu de détails sur cette invasion, à part la circonstance de la belle résistance des Grecs qui, confédérés comme les Atlantes, ayant à leur tête les chefs particuliers des Athéniens, repoussèrent ces agresseurs injustes, après dix ans d’une guerre acharnée et sanglante[2] et les forcèrent à rentrer dans leurs limites. Zeus (Ζευς), et une princesse guerrière nommée Athéné (Αθηνη)[3], commandaient les Athéniens dans cette guerre

  1. Livre X, ch. 17.
  2. Hésiode, Théogonie, v. 635.
  3. Sanchoniation parle d’Athéné, comme d’une fille de Chronos, à qui celui-ci donna la possession de l’Attique.