Page:Jolibois - Dissertation sur l’Atlantide.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
mémoire sur l’atlantide

font peut-être que recouvrir ces effrayantes gerbes de flammes que jadis vomissait cet abîme. »

Il est vrai que le savant Olivier et le général Andreossy ne veulent pas reconnaître de rupture violente dans le Bosphore, et cherchent à prouver que ce détroit a dû exister de tout temps. Mais voyons ici un passage d’Andreossy lui-même, qui vient à l’appui de notre sentiment et qui paraît renverser tous les raisonnements contraires du savant général.

« Au-delà de l’ancien port des Ephésiens, Buïuk-Liman, les deux bords du canal, jusqu’à son embouchure, offrent l’aspect de terrains volcaniques bouleversés, résultat de grandes convulsions du globe : on les regarde comme antérieurs à aucune époque dont l’histoire ait gardé le souvenir. « Et plus haut : » Le Bosphore se présente en face de Buïuk-Déré ; mais à ce point il se détourne presque à angles droits, pour former le canal de la mer Noire. C’est cette dernière direction qui nous reste à parcourir. Elle était réputée sacrée par les anciens. Le mont Hœmus s’y termine par des escarpements considérables ; la chaîne de la Bythinie, par des coteaux d’une grande hauteur. Le resserrement du canal dans cette partie rendait maître de l’entrée du Bosphore[1]. » Remarquons ici cet escarpement du mont Hœmus du côté du Bosphore. Le géographe et le géologue n’y reconnaîtront-ils pas un déchirement violent procuré par le feu ou par les eaux ?

Voyons, d’un autre côté, ce que dit Olivier, dans son Voyage dans l’Empire Ottoman ?

« Dès que nous eûmes passé Buïuk-Déré, nous fûmes frappés de voir, sur l’une et l’autre rive, des indices d’un volcan que nous suivîmes dans une étendue de plusieurs lieues. Nous reconnûmes partout des roches plus ou moins

  1. Voyage à l’embouchure de la Mer Noire, liv. II, ch. I, p. 117 et 118.