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LA FONTAINE.



Près du tombeau de Molière et dans la même enceinte fermée par un treillage rustique, l’on voit un autre sarcophage en pierre, aussi creusé dans la masse, élevé sur un socle surmonté de la figure d’un renard en marbre noir, et orné de deux bas-reliefs en bronze, représentant la fable du Loup et de l’Agneau, et celle du Loup et de la Cigogne. À ces emblêmes il est facile de reconnaitre que dans ce monument reposent les cendres du bon La Fontaine, de ce poëte qui, dans ses ingénieuses fictions, à l’exemple d’Ésope et de Phèdre, apprit la vérité aux hommes, en prêtant aux animaux le langage de cette douce et saine philosophie qui instruit également et l’enfance et l’âge mur. Poëte inimitable dans sa sublime simplicité, qui a surpassé ses modèles, et qui n’a point d’égal.

Il peignit la nature et garda ses pinceaux.

Depuis plus d’un siècle les cendres de La Fontaine gisaient obscurément près de celles de son ami Molière : l’autorité les fit recueillir en même temps ; et le tombeau que nous décrivons orna aussi le jardin du musée des monuments français, avant d’être transporté au cimetière de Mont-Louis. Sur les côtés latéraux on lit en caractères de bronze :

LA FONTAINE.

et sur une des extrémités, cette inscription latine gravée sur un marbre blanc :

hic jacet
ioh. La Fontaine castro-theodoricus
in æsopiis fabellis condendis
recentiorum unicus
babriæ et phœdri
victor potius quam æmulus
vixit an. lxxiv obiit a. s. m.dc.lxxxxv
guil. chabrol de volvic
comes præfectus urbis
poetæ corpus aliunde translatum
monumento inferri curavit.
a. s. mdcccxvii