Page:Jolimont - Les mausolées français.djvu/119

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Mme  BARILLI.



Ce tombeau en marbre blanc, d’une petite dimension et peu décoré, est élevé à la mémoire d’une cantatrice célèbre, qui joignit à la perfection de son art la réunion des plus précieuses vertus. Sa voix flexible et pure, l’excellence de sa méthode et le fini de son exécution lui méritèrent les témoignages les plus flatteurs de l’admiration publique, et le souvenir de ses rares talents doit être cher aux nombreux appréciateurs de la musique italienne.

Au-dessous d’une lyre d’or, ornement caractéristique, on lit :


CI GIT
Mme  BONDINI femme BARILLI,
Ire cantatrice de l’opéra italien a paris,
née a dresde de parents italiens le 18 8bre 1780,
morte a paris le 25 8bre 1813,
également regrettée de sa famille,
des amis des arts et de tous les gens de bien.




morte
posto hai silenzio a’piu soave accenti
che mai s’udiro.
Petrarca.


o mort
tu as imposé silence aux plus doux accents
Pétrarque.




Madame Barilli, fille de Bondini, italien d’origine, et propriétaire d’un théâtre à Prague, qui fut entièrement consumé par les flammes, perdit son père à la suite de cet événement, dans le voyage qu’il entreprit avec sa famille pour retourner en Italie. Jeune encore, elle se livra à Bologne à l’étude de la musique vocale, et suivit les leçons du célèbre Sartorini. C’est à cette école, où s’était conservée la tradition de la bonne méthode de Farinelli, et plus encore à son goût naturel et à son génie, qu’elle dut cette supériorité de