GRÉTRY.
ous un monument de marbre blanc de forme antique et du goût
le plus simple, repose Grétry, l’un de nos premiers compositeurs qui
a peut-être le plus contribué à illustrer la comédie lyrique ; qui par
son génie naturel, la révolution qu’il était destiné à opérer dans l’art,
ce sentiment du vrai répandu dans tous ses ouvrages, sa fécondité
extraordinaire ; par ses défauts mêmes enfin, reprochés peut-être avec
trop d’amertume, s’est acquis des titres certains à la célébrité.
Au-dessous d’une lyre d’or gravée sur le marbre, on lit :
Après quelques années d’études élémentaires dans sa patrie, Grétry fut se perfectionner à Rome, où il porta une incroyable avidité de s’instruire. Disciple de Casali, il étonna par la rapidité de ses progrès, et ses premiers essais justifièrent l’excellence de la méthode du professeur.
Il débuta à Paris, en 1769, par l’opéra du Huron. Les applaudissements furent unanimes, et dès-lors s’ouvrit pour l’auteur cette longue et brillante carrière où presque tous ses pas furent marqués par des succès. Et Marmoutel et Sédaine lui doivent une partie de leurs lauriers.
Honoré à la cour et à la ville, la gloire, la fortune et les honneurs ont été le prix de ses heureux travaux.
Grétry est mort à Ermenonville, à l’âge de 72 ans, dans la maison qui avait appartenu à Rousseau, lieu connu sous le nom de l’Ermitage ; son corps fut apporté à Paris, où on lui fit des obsèques magnifiques[1]
- ↑ Voir le Moniteur du 29 septembre 1813.