Page:Jolimont - Les mausolées français.djvu/16

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dans toute sa nudité, et laissait l’ame vide de salutaires sensations. Ce ne sont plus ces dépôts confus de cadavres entassés, dont les miasmes putrides repoussaient souvent celui qui avait besoin de déposer sur la tombe le fardeau de sa douleur. Ce sont aujourd’hui les merveilles de l’antique Étrurie ou de la campagne de Rome, transportées sur les hauteurs de Montmartre, de Mont-Louis et de Vaugirard : là, c’est à l’ombre d’un feuillage tutélaire, au milieu des bosquets fleuris, que reposent, sous la pierre ou le marbre délicatement travaillés, les dépouilles mortelles de l’homme de bien, du savant, de l’artiste, du commerçant, du magistrat et du héros. Là, la mort semble n’être qu’un sommeil profond mais point éternel, c’est le repos de la vie, et partout on peut y lire l’espoir du réveil et la certitude consolante d’une nouvelle existence. Là, chaque jour les morts sont visités, chaque jour la reconnaissance ou l’amour vient déposer l’hommage d’une couronne ou d’une fleur ; là, chaque jour enfin, les scènes les plus attendrissantes s’offrent à l’observateur philosophe, et, presqu’à chaque pas, font naitre dans son cœur les plus douces émotions.

Reproduire fidèlement par l’art du dessin les mausolées les plus remarquables dont s’enrichissent tous les jours ces magnifiques champs de repos ; retracer les épitaphes qui les décorent ; rappeler succinctement et avec toute l’impartialité de l’histoire les faits mémorables qui se rattachent aux cendres qu’ils renferment, nous parait un hommage lé-