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SERRURIER.



Parmi les mausolées élevés dans le cimetière de Mont-Louis sur les cendres de tant d’illustres généraux français long-temps épargnés dans les combats, et que la mort a réunis depuis un petit nombre d’années dans cet asyle du repos, brille au premier rang celui du comte Serrurier, guerrier aussi intrépide dans l’action que ferme dans les conseils ; un de ceux qui commandèrent souvent nos phalanges victorieuses dans les guerres d’Italie, et qui, pendant plus de soixante ans consacres au service de sa patrie, sut constamment conquérir l’admiration de ses frères d’armes et l’estime de ses ennemis.

Sur une table de marbre blanc est écrit :


ICI REPOSE
LE COMTE JEAN MATHIEU
PHILIBERT SERRURIER,
MARÉCHAL ET PAIR DE FRANCE,
GRAND CROIX DE L’ORDRE ROYAL
ET MILITAIRE DE SAINT-LOUIS
ET DE LA LÉGION-D’HONNEUR,
GRAND CROIX DE L’ORDRE
DE LA COURONNE DE FER,
NÉ A LAON
LE 8 DÉCEMBRE 1742,
MORT A PARIS
LE 21 DÉCEMBRE 1819.


Ce monument, d’une exécution soignée, a été construit sur les dessins de M. Jacot, architecte, et les sculptures sont de M. Germain.




Le général Serrurier se distingua de bonne heure dans les premières guerres de la révolution et eut un avancement rapide. Nommé général en Italie, il s’illustra au passage du Tagliamento, au blocus de Mantoue, à Saint-Michel, à Mondovi, s’empara de Vérone en 1797. Nommé, à l’affaire de Gradisca, inspecteur-général de l’infanterie française, il commanda une division de l’armée de Scherer, et se tira en homme habile du mauvais pas où il se trouvait près de Peschiera. Mais, moins heureux à Verdorio, en 1799, division fut obligée de mettre bas les armes après une résistance opiniâtre. Fait prisonnier par les Austro-Russes, il reçut de Suwarow l’accueil le plus distingué, rentra en France sur parole, se trouvait à Paris au retour de