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MME DUGAZON.



Ce cippe, d’une forme très-simple, surmonté seulement de l’urne funéraire, et autour duquel croissent et s’entrelacent des lauriers et des roses, est un monument d’amour filial à la mémoire d’une artiste aimable, dont le mérite justement apprécié fit long-temps les beaux jours de l’ancienne comédie italienne.

Rien cependant, sur ce tombeau, ne rappelle le souvenir ni de ses talents, ni de ses succès, et on n’y lit, pour toute épitaphe, que cette inscription touchante :


ICI REPOSE
MA MEILLEURE AMIE,
C’ÉTAIT MA MÈRE.
LOUISE
DUGAZON.
1821.




Madame Dugazon était femme de J. B. Dugazon, l’un des acteurs les plus distingués du Théâtre-Français, où il succéda à Préville, dans l’emploi des valets, en 1772[1]. Elle n’eut pas moins de célébrité que son mari au théâtre de l’ancienne comédie italienne où elle jouait les rôles d’amoureuses avec tant de succès qu’elle a donné son nom à plusieurs rôles de son emploi. C’est dans celui de Nina qu’elle excellait, et il n’appartenait qu’à mademoiselle Bigottini de s’y montrer sublime après elle.

  1. On connait la part que ce comédien crut devoir prendre aux événements de la révolution française : il fut aide-de-camp du général Santerre qui commandait la garde nationale de Paris, en 1793.

    Lafond et Talma sont les élèves de Dugazon qui avait été contemporain de Lekain.