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URQUIJO.



On ne peut se défendre d’abord d’une sorte d’étonnement, en considérant au milieu des tombeaux la forme élégante de cette rotonde de marbre blanc, dont la coupole est légèrement soutenue par huit colonnes d’ordre dorique, et dont l’aspect gracieux rappelle plutôt l’idée d’un temple digne de figurer dans les bosquets d’Idalie, que celle d’un monument funéraire. Celui qui en conçut le plan sentit, sans doute, la nécessite d’en justifier l’idée ; et l’on ne peut qu’applaudir à l’heureuse pensée, exprimée en lettres d’or, sur une des faces du cénotaphe placé au milieu de cette colonnade :

il fallait un temple a la vertu,
un asyle a la douleur.


Pensée d’autant plus heureuse, qu’elle renferme un hommage juste dû au mérite du chevalier d’Urquijo.

Du côté opposé est écrit :

a la mémoire
du chevalier d’urquijo.


Sur une autre face du cénotaphe est gravé aussi en lettres d’or :

ici repose
mariano louis de urquijo
ancien ministre
et premier secrétaire d’état
d’espagne,
décédé a paris le 3 mai 1817,
agé de quarante-neuf ans ;
vrai philosophe chrétien,
modeste dans la prospérité,
fort dans l’adversité,
politique éclairé,
savant,
protecteur des sciences et des arts,
bon fils,
fidèle a l’amitié,