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v

ÉPITRE
À SON ALTESSE ROYALE MADAME
DUCHESSE D’ANGOULÊME,
En lui faisant hommage de cette Édition de mes Fables.


Princesse, quand le ciel, touché de nos malheurs
Arrête sa vengeance, et te rend à nos pleurs ;
Quand il semble appaisé, vois en nous moins de crimes
Que de folles erreurs dont nous fûmes victimes.
Au silence contraints, les cœurs vraiment français,
Voyaient avec horreur ce tissu de forfaits !
Mais, dois-je rappeler, lorsque Louis pardonne,
Nos maux, tristes effets de la chute du trône !
Ma main tremble… s’arrête et n’oserait tracer
Un tableau que mes pleurs sont tout près d’effacer.
Un règne paternel, protecteur de la France,
Avait d’un peuple heureux cimenté la puissance ;