Il est vrai, vous aviez oublié ce point, qui n’est cependant pas mince ; mais alors je ne vois pas à quelles fins vous réservez le Sénat.
Placé dans les plus hautes sphères constitutionnelles, son intervention directe ne doit apparaître que dans des circonstances solennelles ; s’il était nécessaire, par exemple, de toucher au pacte fondamental, ou que la souveraineté fût mise en péril.
Ce langage est encore très-divinatoire. Vous aimez à préparer vos effets.
L’idée fixe de vos modernes constituants a été, jusqu’à présent, de vouloir tout prévoir, tout régler dans les chartes qu’ils donnent aux peuples. Je ne tomberais pas dans une telle faute ; je ne voudrais pas m’enfermer dans un cercle infranchissable ; je ne fixerais que ce qu’il est impossible de laisser incertain ; je laisserais aux changements une assez large voie pour qu’il y ait, dans les grandes crises, d’autres moyens de salut que l’expédient désastreux des révolutions.
Vous parlez en sage.
Et en ce qui concerne le Sénat, j’inscrirais