Au lendemain même de la promulgation de ma constitution, je rendrai une succession de décrets ayant force de loi, qui supprimeront d’un seul coup les libertés et les droits dont l’exercice serait dangereux.
Le moment est bien choisi en effet. Le pays est encore sous la terreur de votre coup d’État. Pour votre constitution on ne vous a rien refusé, puisque vous pouviez tout prendre ; pour vos décrets on n’a rien à vous permettre, puisque vous ne demandez rien et que vous prenez tout.
Vous avez le mot vif.
Un peu moins cependant que vous n’avez l’action, convenez-en. Malgré votre vigueur de main et votre coup d’œil, je vous avoue que j’ai peine à croire que le pays ne se soulèvera pas en présence de ce second coup d’État tenu en réserve derrière la coulisse.
Le pays fermera volontairement les yeux ; car, dans l’hypothèse où je me suis placé, il est las d’agitations, il aspire au repos comme le sable du désert après l’ondée qui suit la tempête.
Vous faites avec cela de belles figures de rhétorique ; c’est trop.