Quel présent plus précieux pouvait recevoir le pauvre Mathias. Lodowick me déroberait un amour si cher ! Je donnerais ma vie pour Abigaïl !
Je crains qu’afin de mettre un obstacle à notre amour il ne se rende chez votre mère. Courez après lui.
Quoi ! Il irait chez ma mère ?
Si vous le préférez, attendez qu’elle vienne.
La patience me manque. Si ma mère vient, elle succombera à la douleur !
Père, pourquoi les abusez-vous ainsi tous les deux ?
Qu’as-tu ?
Je veux qu’ils se raccommodent.
Tu voudrais qu’ils redevinssent amis ? N’y a-t-il pas assez de Juifs à Malte pour que tu choisisses un chrétien ?
J’aime don Mathias !
Tu l’auras. (À Ithamore). Fais-la rentrer.
Soit.
Maintenant, Ithamore, que penses-tu de cela ?
J’en pense, maître, que vous achetez deux existences. N’est-ce pas ?
En effet et le tour sera bien joué.
O maître, que je voudrais jouer un rôle dans tout ceci !
Tu le joueras. Je compte sur toi en la circonstance. (Lui donnant une lettre). Prends cette lettre et porte-la vite à Mathias. Dis-lui aussi qu’elle est de Lodowick.
Elle est empoisonnée, n’est-ce pas ?