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Page:Jonson,marlowe,dekker,middleton-les contemporains de shakespeare-1920.djvu/169

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Jacomo

Lequel ?

Abigaïl

Fais-moi accepter comme nonne.

Jacomo

Abigaïl, récemment, je t’ai fait admettre en cette qualité au couvent, tu n’as pu te faire à cette sainte existence.

Abigaïl

Alors, mes pensées étaient frivoles, ma vocation chancelante, je tenais encore aux pompes de ce monde. À cette heure l’expérience, doublée d’un profond chagrin, m’a ouvert les yeux et montré la différence des choses. Mon âme pécheresse s’égara trop longtemps dans le fatal labyrinthe de l’erreur, loin du soleil de la vie éternelle !

Jacomo

Qui t’a appris ces paroles ?

Abigaïl

L’abbesse du couvent dont je comprends maintenant le zèle. Donc, Jacomo, permets que, quoique indigne, je rentre au couvent.

Jacomo

Abigaïl, j’y consens, à la condition que tu ne changeras pas d’idée ; une nouvelle hésitation pèserait plus lourdement encore sur ton âme.

Abigaïl

La faute en a été à mon père.

Jacomo

À ton père ? Comment ?

Abigaïl

Et vous me la pardonnerez ! (À part) O Barabas, quoique tu aies gravement démérité, jamais ces lèvres ne te trahiront !

Jacomo

Partons.

Abigaïl

Je me confie à vous !


Scène IV

.

Barabas, Ithamore
Barabas, lisant une lettre.

Abigaïl se fait à nouveau religieuse ! Fille méchante et