Par exemple !
La coutume est probablement ancienne. Donc tu vas aller porter ce pot. Attends ! Que je l’assaisonne !
Laissez-moi vous aider. Je voudrais y goûter d’abord.
À ton aise. Eh bien, qu’en dis-tu ?
À parler franc, maître, je regrette de voir gâter une pareille soupe.
Paix ! Elle n’en paraîtra que meilleure. Observe soigneusement mes ordres. Ma bourse, mon coffre, moi-même, tout t’appartiendra.
Je pars.
Attends ! Que j’accommode d’abord la soupe. Puisse-t-elle lui être aussi fatale que la boisson que but Alexandre et dont il mourut ! Puisse-t-elle exercer en elle les mêmes ravages que le vin de Borgia servi au Pape ; le sang de l’Hydre, le toxique de Lerne, la sève de l’ébénier, le souffle du Cocyte et tous les poisons des marais de la Stygie ! Que son venin passe dans les veines d’une fille qui a si ingratement abandonné son père !
Voilà une bénédiction ! Jamais soupe au riz fut-elle assaisonnée de la sorte ? (À part). Qu’en ferai-je ?
O mon cher Ithamore, Va porter le pot et reviens sans plus tarder, car j’ai encore une autre besogne pour toi.
Voila de quoi empoisonner une écurie de juments flamandes. Je vais en faire profiter les nonnes.
Elles attraperont la morve. Va.
Je pars. Je réclamerai mes gages la besogne accomplie
La vengeance sera ton salaire, Ithamore !