Qui vous servira de parrain ? Et puis il faudra vous confesser.
Ithamore, pour commencer. Mais pas un mot à ceux de votre couvent ?
Soyez tranquille.
Je n’ai plus de raison de trembler, je suis sauf, puisque celui qui a confessé ma fille est dans ma maison. Si je le tuais avant le retour de Jacomo ? J’ai sur leurs douces existences un projet comme jamais Juif ou Chrétien n’en a conçu. L’un a détourné ma fille, donc il mourra. L’autre en sait assez pour disposer de ma vie, donc il est impossible qu’il continue de vivre. Ces hommes sages supposent-ils que je vais quitter ma maison, renoncer à mes biens, à tout, pour le plaisir d’être fouetté ? Maintenant, frère Bernardin, je suis à vous, je vais vous fêter, vous loger, vous griser de belles paroles, moi et mon fidèle Turc. Plus un mot. Ce que je dois faire sera fait.
Scène II
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(Entre Barabas et Ithamore).
Dis-moi, Ithamore, le frère dort-il ?
Oui, et j’ignore pour quel motif, il n’a voulu ni se déshabiller, ni entrer dans un lit. Il sommeille dans ses vêtements. J’ai peur qu’il entretienne quelque méfiance.
Non, c’est un usage chez les frères. S’il s’apercevait de nos intentions, pourrait-il s’échapper ?
Non, et personne ne pourrait l’entendre, même s’il criait très fort.
- ↑ La scène se passe dans une chambre de la maison de Barabas.