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Page:Jonson,marlowe,dekker,middleton-les contemporains de shakespeare-1920.djvu/189

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Barabas

Plutôt !…

Pilia

Je crois que le mieux est de vous exécuter. Voici une nouvelle lettre qu’il vous écrit.

Barabas

Pourquoi ne vient-il pas lui-même ? Dites-lui de venir chercher son argent, je ne le lui ferai pas attendre.

Pilia

Son argent et le supplément, sans cela…

Barabas, à part.

Il faut en finir avec ce misérable. (Haut). Voulez-vous dîner avec moi ? (À part). C’est de bon cœur que je l’empoisonnerai.

Pilia

Non. Merci. Allons, donnez les couronnes.

Barabas

J’ai perdu mes clefs.

Pilia

Je peux faire sauter les serrures.

Barabas

En grimpant par la fenêtre ? Vous comprenez ce que je veux dire ?

Pilia

Il ne s’agit pas de tout cela. Il me faut de l’or. Autrement, Juif, sache que je possède le moyen de te faire pendre !

Barabas, à part.

Je suis trahi ! (Haut). Je ne tiens pas à cinq cents couronnes ; j’en fais peu de cas. Mais, Ithamore, et c’est ce qui m’irrite, sachant que je l’aime comme un autre moi même, ne devrait pas m’écrire sur un ton de menace. Vous savez que je n’ai pas d’enfant et qu’Ithamore sera mon unique héritier ?

Pilia

Trop de paroles et pas assez d’argent. Les couronnes !

Barabas

Rappelez-moi à son souvenir, très humblement ; mes respects à votre excellente maîtresse, bien que nous ne nous connaissions pas.

Pilia

Les couronnes !

Barabas

Les voici. (À part). Oh, se défaire d’autant d’or. (Haut). Voici les pièces. Je vous les donne d’aussi bon cœur… (À part). Que je te verrais pendre ! (Haut). L’amitié me coupe