Musicien, habites-tu Malte depuis longtemps ?
Depuis deux, trois, quatre mois, madame.
Connais-tu un Juif du nom de Barabas ?
Je le connais beaucoup, monsieur. Ne seriez-vous pas son valet ?
Son valet ?
Ne faites pas attention ; c’est un rustre. Dites-lui que si.
Il le sait déjà.
Chose étrange que ce Juif vive de sauterelles et de champignons à la sauce !
Imbécile ! Le gouverneur se nourrit moins bien que moi !
Il parait qu’il n’a pas changé de chemise depuis la circoncision.
Le drôle ! J’en change deux fois par jour !
Le chapeau qu’il porte, Judas l’a laissé au pied du sureau auquel il s’est pendu.
Il m’a été donné par le grand Cham !
Un coquin ranci ! Où habite-t’il maintenant ?
Pardonnez-moi, monsieur[1]. Je ne me sens pas bien.
Adieu.
Il faut envoyer une autre lettre au Juif.
Je t’en prie, mon amour. Encore une autre et en termes catégoriques.
Non. Mieux vaut s’expliquer de vive voix. Dis-lui de te
- ↑ En français dans le texte.